L'élaboration du cognac
Les cépages
Tout commence par des cépages
(UGNI BLANC, FOLLE BLANCHE,
COLOMBARD
pour les principaux) sélectionnés pour produire des vins
blancs destinés au Cognac.
Cela se poursuit par les traditionnelles
vendanges, le pressurage des raisins et la vinification selon des méthodes
naturelles, pour s’achever par la distillation des vins obtenus.
Le Cognac existe à présent,
et va pouvoir vieillir de longues années dans des fûts de
chêne avant d’être officiellement présenté au
monde entier.
En détail...
Le vignoble de la Région
Délimitée du Cognac, tous crus confondus, compte environ
84.000 ha et 15.000 exploitations qui produisent du vin blanc des Charentes
destiné au Cognac.
Il est planté d’Ugni Blanc (marginalement de Folle Blanche et de Colombard). Ce cépage à maturité tardive oppose une bonne résistance aux maladies et donne un vin présentant deux éléments essentiels : un taux d’acidité important et en général une faible teneur alcoolique. Depuis la crise du phylloxéra du siècle dernier, tous les cépages utilisés sont greffés sur différents porte-greffes choisis en fonction des types de sol. |
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Mi-octobre : les vendanges
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La vigne est plantée avec
un écartement moyen de 3 mètres. Tous les types de taille
sont autorisés.
Certains viticulteurs continuent à vendanger à la main, mais la grande majorité utilise maintenant une machine à vendanger. Ces machines, qui existent depuis plus de vingt ans, sont parfaitement adaptées aujourd’hui aux exigences des viticulteurs de la Région. Les vendanges peuvent débuter dès que le raisin est arrivé à maturité, en général au début du mois d’octobre pour se terminer à la fin de ce même mois. |
Pressurage et fermentation
: tout naturellement
Le pressurage des grappes est effectué
immédiatement après la récolte dans des pressoirs
traditionnels horizontaux à plateau ou dans les pressoirs pneumatiques.
Les pressoirs continus à vis d’Archimède sont interdits.
Le jus obtenu est mis à fermenter aussitôt. La chaptalisation (adjonction de sucre) est interdite. Pressurage et fermentation font l’objet d’une surveillance attentive car ils auront une influence déterminante sur la qualité finale de l’eau-de-vie. |
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Rendez-vous au printemps
Les vins obtenus après une
fermentation d’environ trois semaines titrent autour de 8% vol. Acides
et peu agréables à la consommation directe, ils sont tout
à fait propices à la distillation qui devra être terminée
obligatoirement au plus tard le 31 mars suivant.
La distillation
Quand la fermentation alcoolique est terminée, le vin blanc doit être distillé pour en faire de l’eau-de-vie.
Depuis la naissance du Cognac, les
procédés de distillation n’ont pas changé. L’alambic
charentais dit "à repasse" qu’on
utilisait alors est resté le même.
La distillation
du Cognac s’effectue en deux temps
:
-1er
temps :obtention du premier distillat appelé "brouillis"
et qui titre environ 28 à 32 % volume.
-2ème
temps : le brouillis est mis en chaudière pour une seconde
distillation que l’on appelle "la bonne chauffe".
Après élimination
des eaux-de-vie de "tête" et
de "queue" de distillation, seul le
"cœur" est recueilli et devient Cognac.
Un alambic de bonne composition
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La distillation s’effectue en deux "chauffes", au moyen d’un alambic, dit "charentais", composé d’une chaudière de forme caractéristique, chauffée à feu nu et surmontée d’un chapiteau en forme de tête de maure, d’olive ou d’oignon, prolongé par un col de cygne se transformant en serpentin et traversant un bassin réfrigérant appelé "pipe" |
Opération distillation
Le vin non filtré est introduit
dans la chaudière et porté à ébullition. Les
vapeurs alcooliques se dégagent, s’accumulent dans le chapiteau,
s’engagent dans le col de cygne puis dans le serpentin. Au contact du réfrigérant,
elles se condensent pour s’écouler sous forme de
"brouillis".
Ce liquide légèrement trouble, titrant de 27 à 30 % vol., est versé dans la chaudière pour une seconde distillation, c’est la "bonne chauffe". Pour cette seconde chauffe, |
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la capacité de la chaudière
ne doit pas excéder 30 hectolitres et le volume de la charge est
limité à 25 hectolitres. Le distillateur devra alors procéder
à une opération délicate appelée "la
coupe" : les vapeurs qui arrivent les premières, très
riches en alcool, sont appelées les "têtes",
et écartées (elles ne représentent que 1 à
2 % du volume). Vient ensuite le "cœur",
eau-de-vie claire et limpide (moyenne maximum : 72 % vol.) qui donnera
le Cognac.
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Enfin, le distillateur élimine
les "secondes" quand l’alcoomètre,
instrument de mesure de l’alcool, indique 60 % vol. "Têtes" et "secondes"
sont re-distillées avec le vin ou avec le "brouillis". Pendant cette
double opération, les temps de coulée et les températures
sont très surveillées.
La réussite du cycle de distillation, qui dure 24 heures environ, demande beaucoup d’attention, une surveillance constante et une grande pratique de la part du distillateur qui peut également, en intervenant sur les techniques de distillation (proportion de lies fines, recyclage des "secondes" dans les vins ou les "brouillis", courbes de température…), conférer au Cognac des éléments de sa personnalité. |
Date limite
de distillation : 31 Mars de l’année suivant
la récolte.
L’alambic charentais est souvent équipé d’un réchauffe-vin qui répond à un souci d’économie d’énergie. Cet accessoire facultatif permet, en effet, grâce aux vapeurs d’alcool qui le traversent, de préchauffer le vin destiné à être distillé lors d’un prochain cycle. |
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