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Lire le Champagne

Il est des vins comme ça. Ou plutôt des étiquettes, dont certaines semblent avoir à cœur de conserver une part de mystère. Celles de Champagne sont de celles-là, et sans vouloir leur ôter ce qui participe (un peu) à la magie du breuvage, voyons en détail ce qui se cache derrière les trois pans du rideau : Les catégories, les Crus et la nature du producteur.

Une étiquette simple pour un Champagne renommé, 
«Brut » élaboré par un « NM »…

Les catégories de Champagne

Il existe six catégories, dont la mention figure explicitement sur l’étiquette, qu’il ne faut pas nécessairement considérer en ordre décroissant de qualité.

Millésimé

Toutes les années ne sont pas millésimées, c’est bien là le charme des heureuses élues. Il faut que l’année soit bonne, exceptionnellement bonne, alors le producteur élabore un vin à base exclusive de la vendange de l’année. C’est un Champagne « Millésimé ». Cette cuvée en valant bien la peine, elle est alors élevée trois ans avant sa mise en vente, au minimum. 1990 est le grand millésime récent.

Cuvée de prestige

C’est le « top » de la maison champenoise. Et cette cuvée est millésimée ou non. Ces cuvées ne représentent que 1% environ de la consommation française. Cette mention n’est significative que du sérieux de la maison qui l’élabore, elle est laissée à son appréciation, ensuite c’est le marché qui commande...

Blanc-de-blancs

Réalisé uniquement avec du raisin blanc (pur Chardonnay). La mention Chardonnay est synonyme. Cela produit un vin léger, frais, dans lequel on retrouve des arômes de pomelos par exemple, typiques de ce cépage.

Blanc-de-noirs

Issu de cépages noirs (Pinot noir et/ou Pinot meunier), cela produit des vins bien structurés, complexes et puissants.

Brut (sans année)

Il s’agit d’un large assemblage qui concerne différents cépages, différentes années, différents crus. C’est de loin le plus gros contingent de la production. Le Champagne est élevé au moins 15 mois sur lattes avant mise en vente, et c’est souvent sur la qualité de ce Champagne « de base » que l’on juge la qualité d’une maison champenoise.

Champagne rosé

C’est un champagne généralement coloré avec un rouge tranquille de Champagne. Quelquefois produit par saignée, comme un vin rosé. Dans les deux cas on retrouve donc un peu de tannin, dont il faudra tenir compte dans les harmonies culinaires.

On comprend que beaucoup de ces éléments sont combinables entre eux, ce qui donne presque une infinité de types de Champagnes.

Mais avez-vous remarqué ? Tout Champagne étant AOC, cette mention n’a rien d’obligatoire !

Les Crus de Champagne

250 communes viticoles participent à la production du Champagne. Elles sont classées sur une échelle dite échelle des crus, de 80 à 100%. En fait on part des 100% pour fixer les prix entre négociants et vignerons. Ensuite le prix est dégressif en fonction du pourcentage accordé à chaque commune.

Il n’y a que 17 grands crus. Soit 17 terroirs les plus nobles, auxquels on attribue 100%. Ce classement est fixé bien entendu par les autorités viticoles qui attribue ainsi sa place à chaque terroir. Cette règle fonctionne depuis 1911.

La nature du producteur

Elle est indiquée en petites lettres capitales, en bas et à gauche ou à droite.

N. M. : Négociant-Manipulant. Il élève le vin. Ou bien le produit. Une marque de grand ou petit négociant indique un négociant-manipulant.

M. A. : Marque d'Acheteur. Il s’agit d’une marque secondaire, que l’on trouve souvent en grande surface à moindre prix car il s’agit de vin de moindre renommée, à défaut d’être de moindre qualité.

R. M. : Récoltant-Manipulant. Il récolte et vinifie ses raisins puis élève ses vins.

C. M. : Coopérative-Manipulante. De la même façon, elle vinifie les raisins récolté par ses adhérents puis élève ses vins.

C. R. : Coopérateur-Récoltant. Il apporte ses raisins à vinifier à la coopérative dont il est adhérent.

S. R. : Société de Récoltants. C’est une association de vignerons.