LE CHOIX DES VINS
Tous les goûts sont dans la
nature et tous sont respectables, d’autant plus que la mode
s’en mêle et que les accords traditionnels entre vins et mets
se trouvent facilement chamboulés pour notre plus grand
bonheur (parfois...) Composez votre palette de vins en
fonction de votre menu ou, mieux encore, votre menu en
fonction des vins que vous envisagez de servir. Limitez le
nombre de vins. Mieux vaut servir deux vins judicieusement
choisis que six bouteilles qui fatiguent autant le palais que
l’esprit et peuvent se faire regretter le lendemain
matin. Une règle fondamentale doit absolument être
respectée : Un vin ne doit jamais faire regretter le
précédent. N’hésitez donc pas à goûter tous les vins que vous
servirez.
En principe, on sert :
les vins blancs
avant les rouges,
les vins jeunes
avant les vieux,
les vins légers
avant les vins
puissants. |
Mais il s’agit plus d’une
tradition qui limite les risques d’erreurs que d’une règle
stricte et rien ne vous empêche de passer outre. Montez les
vins de la cave le plus tôt possible, de préférence la veille.
En effet, le vin doit venir très progressivement en
température, sous peine de se casser. Proscrivez
définitivement le radiateur ou, pire encore, le
congélateur.
LA TEMPERATURE DE SERVICE
Ici aussi c’est affaire de goût
mais, de grâce, ne servez les vins ni glacés ni trop chauds.
Un grand vin rouge est au mieux de sa forme lorsqu’il est
"chambré", c’est à dire à la température d’une chambre. Oui,
mais d’une chambre telle qu’on la concevait au XIXe siècle,
soit 15 à 18 °C.
On peut admettre les valeurs
suivantes comme convenables :
Champagnes et vins
liquoreux |
6 à 8°C |
Vins blancs secs et
rosés |
10 à 12°C |
Vins rouges légers |
14 à 15°C |
Grands vins rouges |
15 à 18°C |
Vin jaune du Jura |
15 à 18°C | |
LES VERRES
Prévoyez un verre par vin que vous
servirez. Naturellement, vous éviterez les verres surchargés
et colorés dans lesquels le plus grand vin perdrait toute
qualité. Jouez plutôt la simplicité et l’élégance : verre à
pied, simple, fin aux lèvres et de préférence en
cristal. Certains verres sont spécialement adaptés à
certains vins. Telles sont, par exemple, les flûtes à
Champagne, que vous préférez aux coupes.
LE DEBOUCHAGE ET LA DECANTATION
N’hésitez jamais à déboucher vos
bouteilles à l’avance, à la cuisine, ce qui vous évitera de
vous battre avec un bouchon récalcitrant sous l’oeil goguenard
ou apitoyé de vos invités. Vous pourrez ainsi goûter vos vins
pour vous assurer que leur qualité est à la hauteur de vos
espérances. Otez la collerette assez bas sur le goulot, de
sorte que jamais le vin n’entre au contact du métal lors du
service. Décanter un vin c’est le servir en carafe.
Décanter ou ne pas décanter ? Grande question sur laquelle les
amateurs n’ont pas fini de discuter. Je ne puis donner que
quelques avis issus du bon sens : Un vin qui contient du
dépôt devra être décanté. Il n’y a rien de pire que de trouver
de la boue au fond de son verre. Un vin blanc n’a jamais
besoin d’être décanté. S’il possède un peu de dépôt, il est
facile de le laisser dans la bouteille lors du service. Un
vin très âgé ne doit jamais être décanté. Ses arômes anciens
et très fragiles seraient détruits par la violence du
traitement. S’il a déposé, utilisez alors un panier à
bouteille, qui permet de servir sans remuer la bouteille, et,
surtout, ayez la main légère ! Pour le reste, c’est affaire
de goût, mais décantez toujours dans le secret de la cuisine,
sous peine de passer pour un snob, ou pire, un béotien.
LE SERVICE
C’est votre privilège de maître
de maison. Versez d’abord un fond de vin dans votre propre
verre. Servez ensuite debout, en commençant par les dames. Ne
dépassez pas la moitié du verre et, en redressant la
bouteille, imprimez-lui un quart de tour, ce qui évitera à la
fatidique goutte d’injurier votre nappe. Avec un peu
d’entraînement, ce geste s’acquiert très facilement. Enfin,
soyez prévenant, ne laissez pas vos invités mourir de
soif.
Bonne soirée
! |